Cameroun : Extrême-Nord, Rapport de situation No.49 - octobre 2024

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Ce rapport a été produit par OCHA en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il couvre la période du 1er au 31 octobre 2024.

FAITS SAILLANTS

  • Plus de 4 000 enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère (MAS) pris en charge.
  • Plus de 130 500 enfants âgés d'au moins un an vacciné contre le choléra dans le département du Mayo-Danay.
  • Des abris d'urgence construits pour 1 524 personnes touchées par les inondations.
  • Un centre de santé cambriolé dans le département de Logone et Chari. Des médicaments et des vaccins emportés.

CONTEXTE HUMANITAIRE

Le mois d’octobre a été marqué par le début des inondations fluviales. Dans plusieurs arrondissements des départements du Mayo Danay et du Logone et chari, des crues du fleuve Logone ont entraîné de nombreux dégâts matériels et humains. A la fin octobre, les pluies torrentielles et le débordement des fleuves ont affecté environ 459 000 personnes (65 945 ménages), détruit près de 56 000 maisons, inondé des dizaines de milliers d'hectares cultivables, et causé la perte de milliers d'animaux. Dans le Logone et Chari, la situation s’est détériorée à cause des crues qui ont provoqué le déplacement de certaines populations vers des sites spontanés. Dans la ville de Kousseri particulièrement, près de 15 sites d’accueil ont été créés, abritant environs 37 592 ménages, y compris des ressortissants tchadiens dans le site de Ndou.

Selon les évaluations conduites dans la plupart des localités affectées, les besoins prioritaires concernent les denrées alimentaires, les abris et articles ménagers essentiels, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, ainsi que les soins de santé. Les autorités locales et les partenaires poursuivent la réponse d'urgence, mais continuent de faire face à des défis logistiques majeurs, notamment l'accès aux zones affectées, possible essentiellement par embarcations dans certaines localités.

Fin octobre, une mission intersectorielle s’est rendue dans le Mayo-Danay afin d’évaluer la situation humanitaire. Avec la fin de la saison des pluies, il y est observé un retour progressif à la normale, bien que certains arrondissements situés à proximité du fleuve soient encore affectés par les inondations fluviales.

Les groupes armés non-étatiques (GANE) ont poursuivi leurs activités de prédation, enlèvements, taxation illicite, marquées également par des assassinats, notamment dans la zone du lac Tchad. Des attaques sur des postes des FDS ont également été enregistrés. Des incidents d’EEI ont été rapportés notamment dans l’arrondissement de Kolofata, sans impact humain mais avec des dégâts matériels. Les départements les plus affectés par l’insécurité restent ceux du Mayo-Sava, Mayo-Tsanaga et Logone et Chari. Fin octobre, 137 incidents sécuritaires ont été enregistrés, avec un bilan de 14 personnes tuées dont 1 enfant, 19 blessées et 10 enlevées.

Dans l’arrondissement de Makary, département du Logone et chari, le centre de santé intégré de Maltam a été cambriolé. Du matériel médical et des produits pharmaceutiques ont été emportés.

Une contrainte majeure rencontrée dans la fourniture de l’aide humanitaire est la dégradation avancée des axes routiers due aux inondations. L’accès physique à plusieurs localités affectées est difficile, aussi bien pour les mouvements du personnel humanitaire que pour l’approvisionnement en intrants. Certains partenaires utilisent les voies fluviales pour acheminer leur assistance.