Cameroun : Extrême-Nord, Rapport de situation No.50 - novembre 2024

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Ce rapport a été produit par OCHA en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il couvre la période du 1er au 31 Novembre 2024.

FAITS SAILLANTS

• Visite du Coordonnateur humanitaire dans la région du 18 au 22 novembre.

• Allocation CERF de 4 millions de dollars US pour une réponse rapide aux inondations dans la région de l’Extrême-Nord.

• 30 cas de choléra notifiés, dont 2 confirmés dans le département du Diamaré.

• Plus de 39 300 personnes déplacées depuis janvier 2024 dans l’Extrême Nord.

CONTEXTE HUMANITAIRE

La situation humanitaire reste dominée par les conséquences des inondations ayant causé des dégâts matériels majeurs et entraîné la création de sites d’accueil spontanés. La montée des eaux fluviales s’est poursuivie principalement dans le département de Logone et Chari. Les inondations ont affecté plus de 448 000 personnes (65 945 ménages), causant la destruction de plus de 56 000 habitations et la perte de dizaines de milliers d’hectares et d’animaux. L’arrondissement de Fotokol est particulièrement touché avec 52 villages inondés. A Makary, une digue a cédé dans le quartier Goslo détruisant des habitations et provoquant le déplacement de ménages vers des zones plus sûres. D’autres localités telles que Blangoua, Hilé-Alifa et Darak continuent de subir la montée des eaux et les autorités locales, poursuivent leurs efforts avec l’appui des partenaires humanitaires pour secourir les populations.

Le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) a accordé une allocation de 4M de dollars pour une réponse rapide dans les départements les plus affectés par ces inondations à savoir le Logone et Chari et Mayo Danay. Les secteurs d’intervention sont : sécurité alimentaire, abris et articles ménagers essentiels (AME), santé eau, hygiène et assainissement (EHA).

Malgré cet appui financier, les besoins identifiés dans les zones touchées, dont au moins 36 sites d’accueil enregistrés, restent élevés notamment dans les domaines de la santé, l’hygiène, l’alimentation et des abris. Les conditions de vie des populations affectées dans ces sites demeurent également préoccupantes et exposent ces dernières aux risques de contagion du choléra.

Selon un rapport de la Délégation régionale de la santé publique (DRSP) publié fin novembre, 30 cas de choléra ont été signalés, dont deux confirmés dans l’arrondissement de Maroua 3ème, département du Diamaré. Un décès communautaire a été enregistré parmi les cas confirmés. Craignant une propagation rapide de l’épidémie, la DRSP, avec l’appui des partenaires humanitaires, est rapidement intervenue pour assurer une prise en charge adéquate des malades. Par ailleurs, les secteurs Santé et EHA ont élaboré un plan de préparation et de réponse au choléra.

La situation sécuritaire a été marquée par des exactions de groupes armés non-étatiques (GANE) contre les populations civiles, particulièrement dans la zone du lac Tchad. Ces exactions ont non seulement perturbé l’accès humanitaire dans la région, mais elles ont aussi provoqué des mouvements préventifs chez les populations de Karena, Boussaya, Nigué, Dolé Abouna, Goré-Tchandi, Amsakine, Kaduna, Karama 2, Bidéiné dans l’arrondissement de Darak vers les arrondissements de Hile-Alifa, Makary, Blangoua et à Darak centre. Selon les premières estimations brutes de sources locales plus de 25 000 personnes se seraient déplacées dans ce contexte. Depuis janvier 2024, plus de 39 300 personnes (5 800 ménages) se sont déplacées dans l’Extrême Nord à cause de l’insécurité. Des incidents liés à des munitions et grenades ayant causé deux morts (dont un enfant), ont été rapportés dans les arrondissements de Kolofata et Makary. Fin novembre, 123 incidents sécuritaires ont été enregistrés, avec un bilan de 20 personnes tuées dont deux femmes et un enfant, 28 blessées et 43 enlevées.

L’accès physique principalement dans le département du Logone et Chari reste difficile en raison de la montée des eaux fluviales. Les mouvements du personnel humanitaire restent difficiles à cause de l’inaccessibilité et l’impraticabilité de la majorité des axes routiers.