Tchad : Aperçu de la situation humanitaire au Sud (janvier - octobre 2024)

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Au Sud du Tchad, la situation humanitaire demeure critique, alimentée par une combinaison de crises interconnectées telles que l'impact de la crise en RCA, les conflits intercommunautaires, et les inondations généralisées.

Le Sud a connu cette année le début de la saison des pluies en mars 2024. Ces pluies précoces, accompagnées des vents violents, ont fait d’importants dégâts en avril. La situation s’est empirée entre juillet et août provoquant des inondations généralisées dans la plupart des département de sept provinces au Sud.

Les données officielles publiées au 1er octobre dénombrent 186 252 ménages de plus d’un million de personnes affectées par les inondations au Sud dont 221 décès, 122 181 maisons et 376 747 hectares de champs détruits, 26 721 têtes de bétails décimées dans le Mandoul, le Moyen-Chari, le Logone oriental, le Logone occidental, le Mayo-Kebbi Ouest, le Mayo-Kebbi Est et la Tandjilé. Les provinces les plus touchées sont le Mandoul, le Moyen Chari et la Tandjilé suivi de Mayo-Kebbi Est. Les besoins prioritaires urgents se résument en l’assistance alimentaire d’urgence, la distribution des articles ménagers essentiels, l’accès aux soins de santé primaires et à l’eau potable, en dépit de la capacité de réponse quasi-inexistante des partenaires locaux.

Cette situation vient exacerber la vulnérabilité alimentaire des ménages surtout que le Cadre Harmonisé de mars 2024 avait prévu que plus d’un million de personnes seraient en insécurité alimentaire entre juin et septembre dans les provinces du Sud. Un nombre qui pourrait augmenter en l’absence d’assistance d'urgence et de soutien aux moyens de subsistance.

Les besoins non-couverts persistent notamment chez les 26 000 anciens déplacés internes retournés dans leurs villages d’origine, à la suite des conflits intercommunautaires survenus entre avril et juin 2023. De plus, suivant la matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM (août 2023), 9200 d’entre eux qui avaient traversé la frontière camerounaise sont retournés au pays. Par ailleurs, en 2019, l’OIM avait identifié 77 650 Tchadiens ayant fui les violences en RCA en fin 2013. OCHA et les acteurs humanitaires du Sud planifient des évaluations multisectorielles dans leurs sites pour actualiser leurs besoins et renforcer le plaidoyer pour une réponse supplémentaire.
Les enlèvements contre rançon, qui sévissent depuis plus de 20 ans, deviennent de plus en plus une problématique de protection des civils qui impacte sur l’économique des ménages. Au moins deux cas d’enlèvements contre rançon sont enregistrés au deuxième trimestre de 2024 dans le Mayo-Kebbi Ouest.