La situation humanitaire extrêmement grave à Goma nécessite une attention immédiate de la communauté internationale

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Kinshasa, le 30 janvier 2025 - Le Coordonnateur humanitaire en République démocratique du Congo, M. Bruno Lemarquis, réitère sa profonde inquiétude face à la situation critique à Goma. Après plusieurs jours d’affrontements intenses, la ville fait désormais face aux conséquences désastreuses des combats, avec des besoins humanitaires massifs et des capacités de réponse gravement affectées.

Les infrastructures médicales sont débordées. Entre le 23 et le 28 janvier, les hôpitaux de la ville de Goma, appuyés notamment par MSF, le CICR et l’OMS, ont soigné plus de 1 000 blessés, dont une grande partie de civils victimes de tirs de balles et d’explosions d’artillerie lourde. Le manque de médicaments, d’équipements et de personnel soignant met en péril la prise en charge des blessés et augmente le risque de pertes humaines.

Les services de base sont en grande partie paralysés. L’électricité et l’eau potable restent coupées depuis plusieurs jours, forçant la population à puiser directement dans les eaux non traitées du lac Kivu. Cette situation expose des milliers de personnes au risque immédiat de maladies hydriques telles que le choléra. Les morgues sont saturées, et les corps sans vie laissés dans les rues de la ville posent un risque sanitaire majeur pour les survivants.

Des infrastructures humanitaires et des entrepôts ont été pillés, compromettant gravement la réponse humanitaire. Des quantités importantes de vivres, de médicaments et de matériel médical essentiels ont été perdues dans des attaques ciblant les stocks d’agences des Nations Unies et d’ONG humanitaires essentielles à la réponse d’urgence. Cette perte entrave l’acheminement rapide de l’aide aux populations qui en ont désespérément besoin. Les humanitaires sur place poursuivent leurs opérations malgré des conditions extrêmement précaires. Sans moyens supplémentaires, notamment pour remplacer les stocks détruits, sans l’accès à internet rétabli et face aux risques sécuritaires entravant leurs mouvements, la réponse est gravement entravée et les capacités d’intervention fortement réduites.

Au nom de l’ensemble des acteurs humanitaires au service des populations vulnérables en République démocratique du Congo, je condamne avec la plus grande fermeté les pillages des bureaux et entrepôts humanitaires. Ces actes sont inacceptables et constituent une violation du droit international humanitaire. Ils compromettent directement l’acheminement de l’aide vitale aux populations les plus vulnérables.

J’appelle toutes les parties à protéger les civils et à assurer leur accès aux biens et services essentiels à leur survie. J’appelle aussi toutes les parties à faciliter, accélérer et protéger le ravitaillement des acteurs humanitaires. Sans ravitaillement en biens de première nécessité, carburant et matériel logistique, il sera impossible de répondre aux besoins croissants de la population et de maintenir les opérations humanitaires à Goma.

J’appelle à la reprise immédiate et continue des opérations à l’aéroport de Goma, point d’accès essentiel permettant le ravitaillement humanitaire, l’acheminement des secours et la libre circulation des populations.

J’appelle également au strict respect des droits des personnes déplacées internes et au caractère volontaire de tout retour. Ces retours ne peuvent se faire que dans des conditions sécurisées, volontaires et dignes, conformément aux principes internationaux. Il est impératif de garantir aux personnes déplacées un choix libre ainsi que des conditions sûres et viables pour tout retour.

J’appelle la communauté internationale à intensifier son soutien face à une situation humanitaire critique qui ne cesse de se détériorer. Les humanitaires sont sur place, mobilisés pour intensifier leur action, mais sans moyens adéquats, la crise actuelle risque de s’aggraver encore davantage. Une action immédiate est indispensable.

Au nom de toute la communauté humanitaire en République démocratique du Congo, je rappelle que les principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance des acteurs humanitaire sont absolus et non négociables. Leur seule mission est d’apporter assistance et protection aux populations vulnérables, indépendamment des considérations politiques.

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Pour plus d’informations, veuillez contacter

Carla Martinez, Cheffe de Bureau, OCHA-RDC, +243817061223, martinez14@un.org

Jean Jonas Tossa, Chargé de l’Information Publique, +243817 061 220,

tossa4@un.org

Les produits d’informations sur la situation humanitaire en RDC sont disponibles sur www.reliefweb.int