RD Congo : Situation humanitaire dans la province du Sud-Kivu (18 décembre 2024)

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Ce rapport est produit par OCHA RDC en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il couvre la période du 1er au 30 novembre 2024.

FAITS MAJEURS

• Recrudescence de l’activisme des groupes armés et de violations massives des droits humains

• Plus de 73 906 ménages assistés en vivre et cash

APERÇU DE LA SITUATION

En novembre, la situation sécuritaire au Sud-Kivu a continué de se détériorer en raison de la résurgence de l'activisme des groupes armés. Les acteurs humanitaires ont constaté une augmentation des attaques contre les populations civiles par des acteurs armés, avec plusieurs cas d'extorsion, de viol, de coups et blessures, d'enlèvements et de braquages rapportés.

Entre le 15 et le 21 novembre, les acteurs de protection ont documenté 556 violations et abus des droits de l'homme. Les territoires les plus touchés sont Kalehe, Mwenga, Uvira, Walungu, Shabunda et Fizi. Par ailleurs, des cas de recrutement d'enfants par des groupes armés ont été signalés dans les territoires de Shabunda, Kalehe, Mwenga, Walungu et Uvira. Plus de dix cas de violences sexuelles ont été documentés dans les territoires de Kalehe, Fizi et Walungu. En outre, des aléas climatiques ont détruit des maisons et des champs. Par ailleurs, des pluies torrentielles ont occasionné des glissements de terrain et des éboulements qui ont coupé plusieurs routes ont été coupées à la circulation dans les zones touchées.

Territoire de Kalehe

Dans la soirée du 18 novembre 2024, cinq civils sont tombés dans une embuscade à Rutshunda, dans le groupement de Buzi, au nord du territoire de Kalehe. Selon des sources locales, des hommes armés les ont dépouillés, violentés et laissés dans un état critique. Trois des victimes ont été transférées vers une structure médicale pour des soins appropriés.

De plus, dans le village de Cega, des hommes armés ont attaqué six déplacés et les ont dépouillés de tous leurs biens. Entre le 23 et le 25 novembre 2024, à Cinyungu et Mushunguti, des membres d'un groupe armé ont fait irruption dans sept ménages de déplacés, emportant du bétail et des biens. Deux bouviers sont également tombés dans une embuscade (à Mushunguti) et ont été dépouillés de tous leurs biens.

Par ailleurs, du 22 au 23 novembre, de fortes pluies ont causé des glissements de terrain, faisant plus de 40 ménages sans abris, soit au moins 120 personnes. Des sources humanitaires ont rapporté d'importants dégâts matériels à Nkubi/Nyabibwe et le village Kabulo2, dans le groupement Mbinga-Nord, Chefferie de Buhavu. Ces événements ont également causé l’interruption du trafic routier sur la RN2.

Territoire de Shabunda

En novembre, le territoire de Shabunda a connu une hausse des cas d'exploitation d’enfants, de mariages forcés, d'extorsions et de travaux forcés. Plusieurs cas de violations graves des droits des civils par des groupes armés ont aussi connu une augmentation.

Le 21 novembre, quatre élèves déplacés ont été enlevés sur le chemin pour l'école et contraints à travailler toute une journée dans un site minier contrôlé par un groupe armé. Le 24 novembre, dans le village de Bulumbu, une fille déplacée de 15 ans a été mariée de force par son père à un membre d'un groupe armé.