Mali : Inondations à Macina (région de Ségou) Rapport de situation No.1 – 24 septembre 2024

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Ce rapport est produit par OCHA Mali en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il couvre la période du 15 au 24 septembre 2024.

Faits saillants

  • La montée du niveau du fleuve entre le 15 et le 22 septembre 2024, combinée à des pluies diluviennes dans la région de Ségou, ont provoqué des inondations de grandes envergures dans toutes les communes du cercle de Macina et une bonne partie de celles de Ségou.
  • Cette situation affecte plus de 16 000 personnes selon les premiers recensements du développement social auprès de 2 700 ménages.
  • Ces inondations ont également causé des dommages matériels assez conséquents, et sérieusement endommagé la production agricole de la zone.
  • Les autorités de Macina, sous le leadership du préfet, ont activé le comité local de gestion de crise et de catastrophes. Elles ont également entamé l’enregistrement et l’hébergement des ménages sinistrés afin de faciliter la coordination des opérations de réponse.

Résumé de la situation

Depuis mi-juillet 2024, le niveau du fleuve Niger à la hauteur de Ségou est en constante hausse. Une situation qui a contraint les autorités de l’Office du Niger à ouvrir toutes les vannes du barrage hydroagricole de Markala. Cette opération a provoqué le dépassement du seuil d’alerte du fleuve d’eau en aval au niveau de Macina.

Selon le dernier rapport d’alerte de la Direction générale de la Protection civile, à Ségou, le niveau de l’eau du fleuve Niger était à 562 cm le 21 septembre 2024 avec un seuil d’alerte de 568 cm, et pour la station de Ké-Macina, le niveau du fleuve était à 661 cm avec un seuil d’alerte de 640 cm soit un dépassement 23 cm. Cette montée des eaux, couplée à des pluies diluviennes ont causé d’importantes inondations.

Entre le 15 et 22 sept 2024, les autorités ont dénombré deux cas de décès dans la commune de Macina, ainsi que 16 700 personnes touchées dans les communes de Macina, Matomo, Sana, Kolongotomo et Kokry Centre. Par ailleurs, les eaux du fleuve ont envahi le site PDI de Nèmabougou 2, où habitaient 211 ménages avec plus de 600 individus. Les autorités ont décidé d’installer temporairement les ménages déplacés au niveau du stade municipal de Macina.

Selon les estimations initiales des autorités locales, ces inondations ont détruit 2300 habitations, 1200 latrines, plus de 4150 hectares de champs, 51 salles de classe dans les Centres d’Animation pédagogique (CAP) de Sarro et Macina, et causé la mort de 2 350 animaux. La mairie, la préfecture et les personnes de bonne volonté de la ville de Macina ont apporté les premières assistances aux personnes affectées par ces inondations. Selon les ONG qui interviennent dans les différentes communes de Macina, l’accès humanitaire est devenu compliqué avec la montée des eaux du fleuve. Le bac de traversée est immobilisé depuis un mois et les petites pirogues ne peuvent plus assurer la traversée à cause du niveau de l’eau. Le mauvais état des pistes rurales et l’insécurité dans les communes de l’inter fleuve ne facilitent pas non plus l’accès aux personnes sinistrées.

Néanmoins, les ONG et les structures de santé utilisent des alternatives pour assurer la continuité de l’assistance. A l’appel des autorités régionales, OCHA a engagé un plaidoyer auprès des partenaires humanitaires qui a permis au mécanisme de réponse rapide (RRM) CRS/ALPHALOG de lancer une alerte pour une évaluation rapide des besoins de 14000 personnes. L’évaluation débutera le mercredi 25 septembre 2024. L’ONGI ALIMA/AMCP poursuit ses assistances à travers les cliniques mobiles dans la ville de Macina.