Mali : Tableau de bord accès humanitaire (octobre 2024)
Faits saillants
• Le mois d'octobre a été marqué par le retour à la pleine capacité des vols humanitaires au Mali. Le 17 septembre, deux avions humanitaires avaient été endommagés lors d'une attaque sur l'aéroport de Bamako, entraînant une réduction des vols humanitaires d'environ trois quarts, avant une reprise progressive jusqu'au début du mois d'octobre. Les discussions se révèlent également fructueuses pour la reprise des vols humanitaires vers Kidal. OCHA continue de soutenir les négociations pour sécuriser les pistes d'atterrissage pour les vols humanitaires à travers le pays.
• Après plus de huit mois, des articles humanitaires ont été acheminés de Gao à Ménaka au mois d'octobre. Le succès du plaidoyer mené auprès des autorités militaires a permis d’éviter les ruptures de stocks de certains intrants humanitaires en pleine saison des pluies caractérisé par la détérioration de l’état des routes.
• Avec cette fin de la saison des pluies, on note une intensification des hostilités, et un accroissement du nombre de contraintes d'accès humanitaire, qui passe de 27 en septembre à 42 en octobre, soit une augmentation de 36 pour cent. Les incidents liés aux engins explosifs improvisés ont également augmenté pour la première fois depuis le début des inondations. Jusqu’à 23 cas d'engins explosifs improvisés ont été signalés en octobre, ce qui représente une augmentation de 39 pour cent par rapport à septembre qui comptait 14 incidents. Les régions les plus affectées par les engins explosifs improvisés sont Koulikoro et Kidal comptant plus de la moitié des incidents.
• La violence contre les agents humanitaires a augmenté. Le 24 octobre, des membres d’un groupe armé dans la région de Bandiagara ont détenu les membres d’une équipe humanitaire avant de les libérer le lendemain, confisquant une partie de leurs matériels. Dans une scène semblable le 27 octobre dans la région de Tombouctou, les membres d’un groupe armé ont interrompu une distribution humanitaire qui n’a repris que quatre jours après. Les travailleurs de deux organisations humanitaires ont également été braqués sur deux routes principales des régions de Gao et Kidal.
• Les violences contre les humanitaires ont poussé une ONG internationale à suspendre temporairement ses activités dans une localité de la région de Ségou, laissant ainsi sans assistance plusieurs personnes vulnérables dans le besoin. Cette ONG est l’une des principales à fournir des services de santé dans la région.
• De plus, les acteurs armés ont fait entrave aux personnes affectées. Le 26 octobre, les membres d’un groupe armé ont intercepté et intimidé des personnes déplacées bénéficiaires de l’aide dans une localité de la région de Ségou, arrachant leurs céréales.