Mali : Tableau de bord Accès humanitaire - Premier trimestre 2025 (Mars 2025)

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L’ accès humanitaire au Mali s'est considérablement détérioré au premier trimestre de l’année 2025, en raison d'une intensification des opérations militaires et des hostilités armées, de menaces pesant sur les travailleurs humanitaires et les populations civiles, notamment en ce qui concerne les engins explosifs. 246 contraintes d’accès ont été notifiées pour cette période, de janvier à mars 2025. Les hostilités entre acteurs armés ainsi que les opérations militaires ont atteint leur pic dans les régions du centre avec 72 incidents (sur 122 au total pour l'ensemble du territoire, soit 50 % de toutes les contraintes d’accès suivies). Ces opérations militaires et hostilités armées ont le plus souvent lieu sur des axes utilisés par les populations civiles et les acteurs humanitaires, entraînant des restrictions de mouvement vers les services sociaux de base et l’aide humanitaire, une augmentation des victimes civiles. 103 incidents liés à la présence d’engins explosifs ont été enregistrés, soit une augmentation de 100 % par rapport à l’année 2023 (51) pour la même période, et une augmentation de 23 % par rapport au T1 de 2024 (83).
Par ailleurs, 12 violences contre les humanitaires ont été notées ; cependant, aucun cas de mort ou d’enlèvement d’humanitaires n’a été rapporté. Neuf localités ont été sous restrictions d’accès. La levée des restrictions de Léré (Tombouctou) le 4 mars et de Boni (Douentza) le 27 mars 2025 pourrait aussi être le signe d’une amélioration dans ces zones. Deux localités ont vu leurs restrictions d’accès partiellement levées (Nampala et Saye). À ce jour, cinq sont restées sous restrictions d’accès : Mourdiah, Farabougou, Mourra, Sofara et Tessalit. Comme observé l’année dernière, le débordement du fleuve de Léré à Gao a entraîné la montée des eaux menaçant les localités riveraines et submergeant des tronçons routiers sur la RN33, rendant difficile l’accès aux villes du nord comme Tombouctou et Gao. Cela a obligé les acteurs humanitaires à emprunter la route de Douentza (RN39 et RN16).
Malgré ces défis, les agences humanitaires ont continué à fournir de l'aide partout où cela était possible. Des efforts sont en cours pour prépositionner des intrants humanitaires et des fournitures essentielles avant les pluies.