Niger - Flash Update # 2 : Bilan des inondations au Niger (au 16 octobre 2024)
Plus de 1 000 000 personnes sinistrées sur l’ensemble du pays
Augmentation exponentielle du nombre de personnes touchées par les inondations
Les changements climatiques globaux continuent d'influencer fortement les régimes pluviométriques au Sahel. Les événements météorologiques extrêmes deviennent plus fréquents et intenses, exacerbant les risques d'inondations. La situation actuelle au Niger illustre les conséquences directes de ces tendances climatiques sur les communautés vulnérables.
Depuis le début de la saison des pluies en juillet 2024, les inondations ont touché plus de 1 000 000 personnes à travers le Niger, causant des dommages importants aux infrastructures et aux moyens de subsistance. Les prévisions saisonnières (PRESASS 2024) avaient avisé d’une saison exceptionnellement pluvieuse, ce qui s'est confirmé avec les fortes précipitations enregistrées, aggravant les besoins humanitaires.
Au 16 octobre 2024, les intempéries ont touché 1 438 627 personnes (195 697 ménages) et causé 391 décès à travers le pays. Les dégâts incluent l'effondrement de 152 232 maisons, la destruction de 2 477 salles de classes et la perte de 25 728 têtes de bétail.
Au regard du bilan enregistré, les inondations de cette année sont de loin les plus catastrophiques des 20 dernières années. Le scénario 2024, basé sur le plan de contingence sur les inondations 2023-2025, prévoyait que 247 192 personnes (35 313 ménages) pourraient être touchées. Les chiffres au 16 octobre indiquent que les prévisions ont plus qu’été quintuplés et ils vont continuer à augmenter avec la crue de la Komadougou et celle du fleuve Niger qui arrivent bientôt.
Les inondations de 2024 ont non seulement causé des pertes humaines tragiques, mais également eu des répercussions économiques importantes. La destruction de milliers d'hectares de cultures et d'infrastructures clés pourrait entraîner des pertes économiques estimées à plusieurs milliards de FCFA, aggravant la précarité des populations touchées. Par ailleurs, à cause de la poursuite des pluies jusqu’à la deuxième semaine d’octobre, selon les prévisions météorologiques, de l’occupation de 1969 classes par les populations sinistrées et de l’impact des inondations sur 5520 classes, le gouvernement a reporté la rentrée scolaire initialement prévue le 1er octobre au 28 du même mois
Le choléra s’étend aux régions d’Agadez, Diffa Maradi et Zinde
Les inondations ont été suivies par une flambée de cas de choléra qui s’était initialement déclarée dans quatre districts sanitaires de la région de Tahoua, début septembre. D’après l’OMS, la maladie s’est récemment étendue aux régions d’Agadez, Diffa, Maradi et Zinder. Au 12 octobre 2024, le nombre de cas de choléra signalés s'élève à 942 cas dont 18 décès. La maladie sévit dans 13 districts et trois régions sanitaires (Bouza, Konni, Malbaza, Madaoua, Mirriah, Aguié,
Madarounfa, Zinder, Tessaoua, Dungass, Gazaoua, N’Guigmi, Magaria). Le district sanitaire d’Aderbissanat n’a plus notifié de cas. Le district sanitaire de Tahoua, épicentre du choléra a rapporté 50% des cas. À ce jour, 862 malades sont sortis guéris tandis que 62 autres sont sous traitement ; le taux de létalité se situe à 1,91%. Plus de 60% des cas sous traitement se trouvent dans la région de Maradi. Pour atténuer les effets de la maladie, le Comité ONE HEALTH travaille avec plusieurs partenaires pour apporter des médicaments et une assistance logistique en vue de soutenir le traitement, en appui aux efforts des autorités.